
Ode à la vie marine
Tous serrés sur la côte
L’homme, cet animal terrestre, ne relate souvent l’océan qu’à travers ses propres péripéties maritimes alors même qu’il lui doit la vie. Résumant l’histoire de l’univers à une année d’évolution démarrée le premier janvier, les géologues, eux, rappellent que la vie n’est sortie de l’océan que le 20 décembre.
En restant dans cette comparaison la vie marine est pourtant présente depuis le mois d’avril (soient 3 milliards d’années) dans ces océans qui constituent 90% du volume disponible au domaine du vivant. Les ramifications marines de l’arborescence de la vie y sont plus anciennes et plus nombreuses que sur les continents.
En mer il y a des déserts, comme sur les terres émergées et les espaces susceptibles d’offrir pléthore de nutriments sont comme des spots blottis près des continents. Parfois créés, parfois détruits par la tectonique des plaques, les plateaux continentaux sont irrigués par les éléments sédimentaires des estuaires et font donc partie de ces territoires nutritifs privilégiés pour le plancton et toute la vie qu’il incrémente. Dépendant des évolutions climatiques, la surface de ces plateaux fluctue au fil des transgressions et des régressions marines.
66% des poissons marins vivant en zone côtière et la découverte des terres s’étant (pré)historiquement faite en remontant les fleuves, 60 % de la population humaine est venu s’installer dans cette bande côtière de moins de 100 km.
La biodiversité marine est planétairement interpénétrée par la présence humaine, par ses échanges commerciaux, par sa prédation , avec des effets parfois controversés. La biodiversité marine littorale fréquente l’homme encore plus près ; elle subit les pressions liées au territoire, elle est confrontée de plein fouet aux intrusions issues des inventions humaines déviantes, perturbatrices, voire destructrices pour les cycles vitaux : fuites radioactives, nanoéléments, pesticides, oxydes d’aluminium....
Pas tous nés sur la côte
Pas toujours originaire de la côte, le Morbihannais du 21ème siècle est parfois instruit, par ses ballades campagnardes, sur la flore et la faune terrestre mais, en mer, seuls les « fruits de mer » de l’estran sont familiers à la plupart d’entre nous.
D’où l’idée de montrer et faire aimer cette vie, présente bien avant nous, qu’il est difficile de voir, bien qu’elle soit là tout autour de nous, dans ces fonds qui ne se dévoilent qu’aux naturalistes subaquatiques ou dans ces archives sédimentaires calcaires, schisteuses ou gréseuses qui ne se livrent qu’aux paléontologistes avertis.
Le symbolisme de La roulotte pour un porte à porte pédagogique autant concret que virtuel paraissait être une idée plus facile à mettre en œuvre qu’un lieu d’exposition fixe faiblement évolutif :
- en tant que proposition de rapprochement permanent entre le naturalisme marin actuel et la paléontologie (essentiellement marine dans notre région).
- en tant que vitrine internet d’un kit itinérant destiné aux observations, aux expériences et aux discussions, par exemple dans les écoles
- en tant que réseau potentiel entre les passionnés et les professionnels du département.
Et comment ne pas choisir ce classique fossile de trilobite , si apprécié des chercheurs, et appelé familièrement « le trilo » comme emblème de la saga marine armoricaine ?
- Neseuretus
- Un trilobite très classique de l’ordovicien du massif Armoricain.
Photo Alain MOREL, collection Philippe ROUSSEL
Les rédacteurs de La Roulotte aux trilos espèrent donc vous communiquer leur passion à travers les articles et rubriques qu’ils déposeront au fil du temps.
paleo56
Articles de cet auteur
Visiteurs connectés : 0